Comment faire 40% de bénéfice en vendant des brochettes de soja au Cameroun?

Ghislaine Deudjui Business Plan 05.09.2016

Comment transformer le soja en viande commerciale au Cameroun, une alternative à la viande de bœuf, devenue chère.
C'est possible et rentable, avec 40% de bénéfice! 
La GIC Faneal, une association basée à Douala, réalise un produit agroalimentaire à base de soja, une alternative à la viande de bœuf, devenue chère.

Transformer les graines de soja en « viande », c’est l’une des innovations dans le secteur de l’agroalimentaire, que propose le Groupe d’initiative commune (GIC) des Femmes actives de Nyala et ses environs pour l’agriculture du Littoral (GIC Faneal).

 Jeanne Kapawa
, membre de ce GIC, explique que cette « viande » est essentiellement végétale, car le soja est un légume.
Pour la transformation, il faut au préalable tremper les graines de soja. Puis, les écraser au moulin. Le légume devenu liquide est ensuite lavé pour le débarrasser de ses déchets. Le reste récupéré subit une préparation, «jusqu’à ce qu’il soit solidifié», précise Jeanne Kapawa. Le soja solidifié est ensuite découpé en morceaux et enfilé comme des brochettes, ou placé dans des boîtes contenant 56 morceaux.

Toutefois, la transformation du soja n’est pas une tâche « facile ». A en croire, les transformatrices du GIC Faneal, il faut avoir beaucoup de force pour pouvoir  le faire.  «La cuisson est très délicate et il faut des machines pour presser le soja écrasé», précise-t-on ici.
Cette machine coûte en moyenne CFA 650 000. Mais, «nous ne possédons pas cette somme d’argent», indiquent les transformatrices.
Pour produire la viande de soja, le GIC achète la matière première en sac de 100 kg de soja au prix de CFA 54 000, soit en seau de 15 litres à CFA 6 500.

Les produits transformés sont vendus sur commande et distribués dans des échoppes.
«J’ai beaucoup de demandes. Il y a des gens qui passent plutôt des commandes pour des anniversaires, des mariages ou une quelconque cérémonie», se réjouit Jeanne Kapawa. A l’en croire, lors des événements tels qu’anniversaires ou mariages, son organisation livre près de 100 à 500 brochettes de soja selon le besoin du client.
Le prix d’une brochette de soja est de CFA 100. Et les boîtes de viande de soja sont vendues à CFA 1 000. Toutefois, malgré la demande de la viande, le GIC se dit encore limité dans son projet.

Car, «notre objectif est de couvrir une bonne partie du territoire national et ensuite attaquer le marché sous-régional», révèle-t-on à Faneal.
En attendant, l’association s’est également spécialisée dans plusieurs autres domaines agricoles, notamment :
  • la production des champignons
  • des arachides enrobées
  • du riz en croustille
  • la fabrication du vinaigre  
  • et l’élevage des porcins 
  • et de la volaille.

Profil
Jeanne Kapawa, entrepreneur touche à tout

Jeanne Kapawa est une femme qui  revendique un long parcours dans la production et la transformation des  produits agroalimentaires. Elle travaille dans ce domaine depuis plus de 14 ans. C’est en 2011 qu’elle s’est lancée dans la transformation des graines de soja  en viande végétale.  Auparavant Jeanne Kapawa a roulé sa bosse dans la culture du cacao, des champignons, la fabrication des vinaigres, dans l’élevage des porcins et de la volaille…

Âgée de 48 ans, cette femme au foyer est ravie de ce qu’elle obtient sur son commerce: «Lorsque je fais les brochettes de soja de CFA 10 000 , je peux avoir un bénéfice de CFA 4 000, soit 40% de bénéfice.
Mais je gagne beaucoup plus lorsque j’ai des commandes» explique-t-elle. Des bénéfices qui lui permettent de prendre soin de ses cinq enfants.